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fin à son roman.. Par exemple, Grimm devenait aveugle et son amie le soignait en sœur de charité. »
Je dirai pourtant que ce dénouement était beaucoup moins romanesque qu'il n'en a l'air, car il faillit devenir une réalité. Diderot nous apprend en effet qu'en 1762 Grimm fut atteint d'une maladie des yeux assez grave et menacé de perdre la vue(i)'. De 1759., époque où se terminent les Mémoires publiés, à 1783, date du décès de Mme d'Epinay, on sait peu de choses sur sa vie et le peu qu'on en sait, c'est aux lettres de l'abbé Galiani ' et à la correspondance de Diderot avec M,le Volland qu'on le doit. .,_
Quelques documents récemment découverts par moi aux Archives nationales m'ont permis de combler, en partie du moins, cette lacune. Ces documents sont analysés ou reproduits plus loin. Grâce aux renseignements qu'ils'contiennent, j'ai pu réunir quelques détails plus précis sur certains événements racontés trop inci-
" (1) « Grimm perd les yeux sur les vôtres; gardez-vous deme dire du mal de l'homme de mon cœur. Le moment approche où je vais - apprendre ce que valent nos protestations, nos serments, nos souhaits, l'estime que nous faisons de nous-mêmes; bref, si je sais être ami; si je ne me retrouvais pas moi, combien je me mépriserais! Si mon ami devient aveugle, je vous prends à témoin de ma conduite. Venez me connaître, venez connaître votre amant, car ce qu'il fera pour son ami, il l'eût fait pour sa maîtresse; et je ne crois pas qu'il eût fait pour sa maîtresse, ce qu'il n'aura point eu la force de faire pour son
ami! Le grand moment pour moi, si je me trompe!...... Et plus loin :
« C'est d'une goutte-sereine que Grimm est menacé; et je vous préviens d'avance que son bâton et son chien sont tout prêts. » (Diderot : Lettres à Mademoiselle Volland, éd. Garnier, I, 280 et 297.)
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